Hello ! Comme j’ai un peu d’avance, je poste ces deux chapitres ensembles !
Chapitre 2 : L’épreuve physique.
Dæmon se présenta puis donna la composition des groupes pour l’épreuve physique : des groupes de trois choisis par le professeur de la classe. Puis il expliqua en quoi consistait l’épreuve :
« Ce sera dur, prévint-il, l’épreuve sera de m’affronter, par groupe de trois, à mains nues et accompagnés de vos Ismeris pour me voler trois bouts de tissus qui seront noués à mes bras et autours de mon cou. Pour cela, vous devrez faire preuve d’esprit d’équipe, de ténacité et d’une technique de combat irréprochable. Cette épreuve se déroulera dans la Forêt d’Élanyel, dans la Clairière de Soleil, lors du début de lune prochain à midi pile. Vous vous y rendrez par vos propres moyens. Ce sera tout pour la première épreuve. »
Après cette tirade, le jeune homme nous souhaita bonne chance et sortit de la classe, Shirayuki sur ses talons. Ce fut alors que les discussions commencèrent. Tout le monde parlait en même temps si bien que Mme Raspic abandonna l’idée de nous remettre au travail. Je me retournais vers Caliban et Svenn :
« J’espère qu’on sera ensemble !
- Ouais je prie pour ! Répondit Cal’.
- Il va falloir se rendre à Élanyel seuls, commença Svenn. Pour ça il…
La déclaration de Svenn fut coupée net par Mme Raspic qui demanda l’attention de tout le monde. Elle commença à donner les numéros et les noms pour les équipes. Je sautais presque de joie lorsqu’elle annonça :
« Pour l’équipe numéro six, nous auront Blackwings, Sal’Garan et Hogvard ! Ce sera tout. »
Elle nous libéra et je rentrais chez moi avec entrain. Je préparais mes affaires car Svenn, Cal’ et moi avions décidé de partir en avance, pour aller saluer la famille de Caliban, originaire de la lisière de la Forêt d’Élanyel. Je dormis très peu cette nuit. À l’aube, je rejoignis les deux autres à la gare de la ville la plus proche. Nous prîmes le premier train partant pour la ville de Ilesya, là où habitait les parents de Cal, qui avaient accepté de nous héberger jusqu’à la fin de l’épreuve.
Ilesya était une ville charmante, toute en rues de terre battue et en maison d’argile et d’ardoise. La forêt trônait en arrière-plan.
Lorsque nous arrivâmes à la gare, Caliban dû attacher son renard pour qu’il ne bondisse pas partout. L’Ismeri était fou de joie de revoir sa terre d’origine et tirait sur sa laisse comme un forcené.
Ce fut alors que Svenn et moi marchions derrière notre ami que nous fîmes la connaissance d’un des amis du rouquin. Il apparut comme un diable sort de sa boite et sauta sur Cal’, le faisant rouler dans la poussière du chemin. Caliban, grâce à ses réflexes évita un coup et envoya l’attaquant à terre avant de se relever. L’inconnu se releva et salua notre rouquin :
« Toujours aussi rapide, vieux ! Hey, Cal, comment va ? »
Caliban fixa le garçon puis ouvrit de grands yeux :
« Ronan ?! Nan, c’est pas vrai ? »
L’autre, aussi roux que notre ami, fit un sourire édenté :
« Si ! Tu as devant toi le seul, l’unique Ronan ! Bienvenue à la maison, Cal’. »
Le fameux Ronan était roux, sa tignasse en pétard lui donnant un air de gamin, en plus de sa dent manquante. Il avait les yeux gris pleins de vie et de malice. Il était petit et sa peau était constellée de taches de rousseurs. Il nous accompagna jusqu’à chez Caliban et nous apprîmes qu’il avait en fait deux ans de moins que nous. Il travaillait pourtant déjà, comme coursier dans la ville et comme traducteur pour les elfes, le pays de la Forêt. Il promit d’être notre guide jusqu’à la Clairière de Soleil.
Alors que nous arrivions en vue de notre destination finale, Ronan nous quitta et partit livrer un message dans un autre coin de la ville. La mère de Caliban, une femme rondelette aussi blonde que son fils était rouquin, nous accueillit chaleureusement et serra notre ami à l’en étouffer. Le père de Caliban, nous apprit Eena (car c’est ainsi que se nommait la mère de Caliban), ne rentrerait que ce soir. Caliban eut tout d’abord l’air déçu puis il retrouva le sourire face aux crêpes de blé noir que Eena avait préparées.
Après ce goûté assez lourd, je décidais d’aller explorer la ville. Je partis donc, Mana sur mes talons. Je commençais par marcher seule puis je fus rejointe par Svenn. Nous marchâmes côte-à-côte, silencieux. Mana courait devant, la langue pendante. Nous parvînmes à une corniche, d’où on pouvait voir une plage de sable blanc et fin qui s’élançait à la rencontre d’une mer turquoise. Il n’y avait personne sur cette plage à cette heure. Svenn me jeta un regard :
« On descend ? »
Je lui souris et nous dévalâmes les marches en courant. Svenn se déridait très peu souvent et seulement lorsque nous étions tout les deux. J’appréciais ces moments car je découvrais un Svenn bien différent du Svenn habituel. Ça faisait chaud au cœur. J’arrivais la première sur le sable de la plage, talonnée par Svenn qui riait aux éclats. Je ris avec lui, son de clochettes et de carillons. Je criais :
« j’ai gagné ! »
Il me sauta dessus et nous roulâmes au bas d’une petite dune. Je lui retombait dessus, le bloquant doucement et sourit. Il me rendit mon sourire, malicieux. Il profita de la petite pente sur laquelle nous étions pour se faire basculer au dessus de moi. Il s’approcha de mon oreille et chuchota :
« rectification, j’ai gagné ! »
Il se releva et m’aida à me relever avant d’enlever son T-shirt pour plonger dans l’eau en pantalon. Je ris et plongeais à mon tour, toute habillée. Nous nageâmes un moment puis je l’aspergeais avant de sortir en courant de l’eau. Il me suivit, ses cheveux longs gouttant sur ses épaules et dans son dos. Il me courut après et finit par m’attraper. Je ris sous ses chatouilles et le suppliais d’arrêter. Lorsque nous reprîmes le chemin pour rentrer il était déjà tard. La nuit tombait lorsque nous arrivâmes à la maison de Caliban. Ce dernier nous attendait. Il savait que ces escapades étaient parfois un vrai remède et il nous laissait tranquille. En échange, nous avions aussi des moments ensemble de temps en temps et les garçon ensemble aussi. C’était une sorte de contrat entre nous.
La semaine se passa tranquillement. Nous nous entraînions tout les trois, toujours plus durement. Caliban progressait encore en agilité, rapidité et précision. Svenn était le plus rusé et j’étais la plus sauvage. À nous trois nous étions peut-être imbattables, qui sait ?
Le jour du départ pour la Clairière du Soleil arriva et Ronan vint nous chercher. Il nous guida jusqu’à l’orée de la forêt et nous pénétrâmes dans la partie peu dense de la forêt. Ronan était un bon guide, malgré son jeune âge. Il nous escorta rapidement à la clairière. Il était alors midi moins la quart. Nous profitâmes du temps qu’il nous restait pour reconnaître le terrain. Ça allait sûrement nous aider. À midi pile nous étions tous devant le grand chêne au milieu de la Clairière. Dæmon arriva alors avec son Ismeri. Il nous provoqua :
« Hello vous trois ! Surpris que je sois un Traqueur à part entière hein ? Allez, commençons. J’espère que vous êtes meilleurs que vos camarades de classe ! À trois. Trois. Deux. Un. C’est parti ! »
L’épreuve pouvait commencer. Dæmon fit deux bonds en arrière, loin de nous trois. Grâce à Svenn, nous avions un plan. Il nous fit signe et je fonçais sur la droite du Traqueur tandis que Cal allait à sa guauche. Nos Ismeris n’étaient nulle part, ce qui déstabilisa Shirayuki. Elle poussa un feulement étonné. Dæmon esquiva nos attaques combinées. Il rit :
« Ce n’est pas ainsi que vous me prendrez les foulards ! »
Svenn sourit :
« Ce n’était pas vous la cible, Dæmon. »
Le Traqueur se retourna vers son Ismeri. Trop tard. J’attrapais les pattes du lynx et Caliban les lia entre elles avec un câble souple. Je la prit ensuite dans mes bras et disparut dans l’obscurité de la forêt. Une fois arrivée à un arbre avec des branches assez basses, j’y grimpais avec Shirayuki et la posait délicatement dans l’arbre. Je redescendis et sifflait Mana. Mon ami arriva à toute vitesse et se posta comme convenu en garde de l’Ismeri adverse. Assurée qu’ils ne bougeraient pas, je repartit à fond de train vers la Clairière du Soleil.
J’y arrivais en trombe, au moment où Caliban et Svenn allaient attaquer le Traqueur. Je me jetais dans la mêlée. Caliban attaqua le jeune homme dans un coup de pied circulaire placé particulièrement haut. Dæmon para de justesse et Cal’ tira un petit coup sec sur le ruban au bras du Traqueur. Le ruban se détacha et Dæmon poussa un cri incrédule. C’est à ce moment-là que Sigvard, l’Ismeri de Svenn, fondit sur notre adversaire, lequel leva l’autre bras pour se protéger de manière instinctive. Le faucon en profita pour chiper le second bandeau au bras. L’oiseau s’envola et lâcha le ruban que Svenn s’empressa de rattraper. Dæmon se concentra alors sur moi. Je me ramassais et me préparais à bondir. Dæmon prit une posture défensive. Or, j’atterris non en l’attaquant, mais juste devant lui. Surpris, le Traqueur fit un demi-pas en arrière. Rapide comme l’éclair, ma main jaillit et je l’attrapais au col, ou plutôt au ruban. Puis je tirais un coup et le nœud du ruban se défit. Je fit trois bonds en arrière et sifflais. Mana arriva en trombes accompagné de Shirayuki et de Djelan, l’Ismeri de Caliban.
Tout cela s’était déroulé en exactement quinze minutes. Dæmon, essoufflé, s’approcha de nous :
« Je suis réellement impressionné ! Vous étiez le dernier groupe à passer et vous êtes de loin les meilleurs. Je vous félicite. Svenn, tu es ingénieux, rusé et tu as une confiance absolue en Sigvard. Caliban, tu es souple, agile. Capable de pointes de vitesse aberrantes sur de moyennes distances. Tu peux combattre sans Djelan, mais – je n’en doute pas – aussi avec lui. Et enfin Alyss. Tu es ingénieuse, créative et tu as une musculature taillée pour l’attaque et pour les mouvements complexes. Mana est une machine à tuer, mais il t’écoute comme on écouterait un ami, un compagnon. Vous êtes de loin les meilleurs. Votre esprit d’équipe est particulièrement développé, bravo !
- Alors ? On est pris ? Demanda Caliban d’une voix excitée.
Dæmon acquiesça le sourire aux lèvres et précisa que nous serions les trois seuls pour la première épreuve. Caliban sauta de joie et étreignit Svenn. Ce dernier lâcha un sourire victorieux. Mana, ressentant ma joie, me sauta dessus et je le serrait contre moi en riant, soulagée. Midi et demi sonna alors. Dæmon nous invita à manger.
L’épreuve physique était terminée.
Chapitre 3 : Attaque surprise
Après avoir mangé avec Dæmon et parlé de ce qui nous avait démarqué des autres concurrents, Caliban, Svenn et moi rentrâmes chez les Sal’Garan. Une surprise nous y attendait. Le père de Cal’ était assis dans un fauteuil du petit salon. C’était un homme à l’air gentil, un peu rondouillard. Lorsque Cal l’aperçut, le garçon poussa un cri de joie et sauta au cou de son père en riant. Les retrouvailles furent complétées par un festin de roi concocté spécialement par Eena.
Pendant le repas, je me décidais à détailler le père du rouquin. Kyllian, Kyll pour les amis, était un homme de petite taille, assez corpulent. Il avait un visage rond, et des yeux en amende plissés de ride tant il avait dû sourire au cours de sa vie. Il avait le crane dégarni par une calvitie débutant mais ses cheveux étaient encore roux. Cet homme inspirait la sympathie et était d’humeur joviale.
Après avoir mangé, je m’éloignais un peu avec Caliban et Svenn pour discuter de la journée. Caliban était enthousiaste :
« C ’était du gâteau pour des combattants comme nous !!
-Ça le sera moins pour les autres épreuves, soupira Svenn, Cal’ il va falloir être plus sérieux, à partir de maintenant.
- À vos ordres, chef !! Ricana celui-ci.
Je rit en les voyant se chamailler. Puis un hurlement lugubre retentit au loin. Caliban se calma d’un coup et regarda la lune. Je levais la tête à mon tour pour apercevoir une pleine lune d’un rouge de sang. Caliban se figea puis sembla se tendre pour écouter. Un nouvel hurlement se fit entendre. Plus proche. Beaucoup plus proche. Trop proche à nôtre goût. Caliban prit les choses en mains.
« Tous à la maison !!! » Hurla-t-il en fonçant dans les rues.
Les volets se fermaient de toute part, les dernières personnes dans les rues rentraient en hâte dans leurs chaumières et toutes les échoppes fermaient. Je courus aux côtés de mon ami.
« Caliban, que ce passe-t-il ? Lui demandais-je affolée.
- Les Hurleurs sont de sortie !! Affirma-t-il. Et ils sont affamés, donc ils viennent manger ce qu’ils peuvent !! »
Je frémis. Les Hurleurs vivaient pourtant dans la partie dense de la forêt d’Elanyel qui était pourtant à des kilomètres de la ville d’Ilesya. Ces bêtes sortaient tout droit de l’horreur. C’étaient des loup de couleur noire, à la fourrure courte et rêche. Ils mesuraient plus d’un mètre au garrot et étaient des coureurs rapides et agiles grâce à leurs pattes disproportionnellement fines et longues. Leurs yeux étaient rouges. Leur nom venaient du fait qu’ils annonçaient toujours leur funeste venue par de longs hurlements plein de promesses de mort.
Caliban nous poussait à courir toujours plus vite, poussé par l’urgence de la situation. Les éclairages des ruelles étaient tellement mauvais que je devais sans cesse sauter des trous ou des bouches d’égout à la dernière seconde. Djelan filait devant, la queue entre les jambes. Mana était nerveux et Sigvard ne donnait pas signe de vie. Soudain Mana, qui courait à mes côtés, jappa et fila à toutes pattes. Je criait à Caliban :
« Mon Dieu, Cal’, ils sont là !! Les Hurleurs sont là, tout près !
- Si c’est le cas, nous sommes perdus !! »
Je me mis à courir plus vite, mais rien à faire. J’entendis bientôt les aboiements sourds des Hurleurs. Puis le bruit de leurs pattes. Ils nous traquaient, et nous rattrapaient. Ils étaient tout près, sûrement à 200m derrière nous. Nous sommes perdus ! Pensais-je. Je me portais aux côtés de Svenn, dont le visage était crispé dans son effort désespéré. Je lui demandais :
« Svenn, que conseille-tu ? »
Il sortit ses deux dagues d’argent et se retourna vers les chiens de l’horreur qui nous poursuivaient. Et déclara bien fort :
« Nous allons nous battre !! »
Je fis demi-tour et sortit de mon dos une épée courte à lame large et courbe que m’avait donné la mère de Caliban. Ce dernier dégaina un de ses fameux couteaux longs et recourbés, digne de son peuple.
Les Hurleurs fondirent sur nous en grondant. Dos à dos, nous nous préparâmes à défendre chèrement nos vies. Puis ce fut l’assaut.
En un instant les créatures des Ténèbres nous encerclèrent puis elle passèrent à l’action. Je reculais, ma garde bien haute. Le Hurleur qui fondit sur moi eut la gorge déchiquetée par les serres gaînées de fer d’un faucon noir. Lequel poussa un cri de guerre qui fit écho à celui de son ami humain. Cal’ hurla :
« Approchez donc, Créatures des Ténèbres ! Et goûtez à notre fer !! »
Tout se déroula rapidement. Les Hurleurs se ruèrent sur nous et nous fûmes séparés. Je combattais seule, acculée à un mur. Mana était revenu, transformé par le danger. Il attaqua et de ses puissantes mâchoires, broya l’échine d’un des monstres, pourtant deux fois plus gros que lui. Je tenais à distance trois des Hurleurs, mais ça ne suffisait pas. Ils attaquèrent et j’en tuais un, mon épée se plantant jusqu’à la garde dans son flanc. L’un des deux autres fut anéanti par Mana. Le dernier esquiva pourtant mon ami et l’envoya contre un mur avec violence. L’Ismeri tomba au sol comme une poupée de chiffon. Je criais son nom en vain, ressentant sa douleur au plus profond de mes os. Puis l’animal coupable de cette attaque se tourna vers moi. Il me sauta dessus. Je tentais de dégager mon épée de la carcasse, mais elle y restait ancrée solidement. Je crus ma fin arrivée lorsque soudain surgit un éclair nacré. Il s’ensuivit une lutte terrible. Blanc contre noir. Et la fourrure se mêlait. Des touffes de pelage volèrent, le sang gicla. Je ne savais qui était mon sauveur, mais je le remerciais à grand cris avant de replonger dans la bataille. Aveuglée par la rage et la douleur, je dégageais enfin mon épée et me jetais sur un Hurleur qui allait mordre Svenn. L’animal cauchemardesque se retourna sur moi et je me postais aux côtés de mon ami. Ensemble, nous combattions. Ensemble, nous vainquîmes. De la meute, il ne restait que trois Hurleurs. Les plus gros. Les plus féroces. Mais aussi les plus affamés. Ils se jetèrent sur mes amis et je me retrouvais face au pire, le plus cauchemardesque de tous. Il était grand, plus d’un mètre vingt, il présentait des traces évidentes du combat. On voyait ses côtes par l’une de ses blessures. Ses yeux rouges se posèrent sur moi et je me pétrifiais de terreur. Ces yeux là étaient sans peur. Des yeux de tueur. De celui qui tue par plaisir. S’ensuivit un long moment de flottement. Puis la créature se tapit. Et bondit. J’esquivais et roulais sur le côté. Trop lente. La mâchoire effarante du chef de la meute se referma sur mon avant-bras et je hurlais de douleur. De mon bras valide, je tentais de le repousser. Je tenais mon épée dans cette main et en le repoussant je lui crevait un œil. Il hurla de douleur et recula. Un bruit de course effrénée retentit. Le Hurleur tourna la tête, attentif. Constatant qu’il était le seul rescapé de cette boucherie, il se retourna et détala. Arrivé en haut de la butte, il se retourna néanmoins. Ses yeux impitoyables se posèrent sur moi comme une promesse de représailles glacée. Puis il disparut. La fin de la bagarre avait sonnée.
Haletante, je me redressais, pressant mon bras blessé contre ma poitrine. Caliban et Svenn se redressaient également, pantelant et stupéfaits d’être toujours en vie. Je regardais autours de moi. Tout le monde allait bien. Puis je me figeais, un élan de peur dans mon cœur. Non, Mana était blessé, peut-être gravement. Je me précipitais vers le petit tas de fourrure noire et blanche et m’agenouillais au chevet du Border. Je le prit dans mes bras et prononçais son nom. Le chien ouvrit ses yeux de glace. Et les posa sur moi. Il agita faiblement la queue et lécha ma main. Il semblait un peu groggy mais pas blessé. Rassurée, je me détendis. Mon bras m’élançait. Je devais à un éclair de fourrure crème d’être encore en vie. Je me redressais pour voir à qui je devais la vie.
Un lynx boréal aux yeux argenté me fixait l’air compatissant. Au même moment, une voix essoufflée demanda :
« Tout le monde va bien ? J’ai eu si peur, affirma Dæmon, quand Shirayuki est partie à fond de train dans la direction de ces hurlements terrifiants. Qu’était-ce donc que ces choses.. ?
- Des Hurleurs, répondit Caliban encore secoué par le combat, ces Créatures des Ténèbres sont connues pour leurs attaques sur des villes ou villages comme le notre.
- Parlons de ça une fois rentrés, Cal’, le coupa Svenn, je crois que certains ont besoin de soins. »
Il me désigna de la tête. Mon bras saignait abondamment et Mana se remettait difficilement sur pieds.
Soutenu par Djelan et Shirayuki, mon Ismeri avait des airs de combattant rescapé. Tandis que moi-même m’appuyais sur Svenn, qui avait été le moins touché par les attaques, notre petite troupe se mit en marche vers la chaumière des Sal’Garan.